Face à la hausse du coût de l’énergie, à l’évolution du climat, avec notamment des périodes de fortes chaleurs de plus en plus longues, et à des règlementations plus contraignantes, la rénovation thermique des logements s’impose comme une priorité. Le gouvernement annonce ainsi une enveloppe de 14 milliards d’euros de pour son Plan de Rénovation Energétique des Bâtiments sur la période 2022 -2027. Cette somme vient en plus des 5 milliards d’euros de injectés dans ces travaux par les CEE (Certificats d’Economie d’Energie).
Cette rénovation vise à améliorer les performances thermiques de tous les composants du bâtiment : chauffage et éventuellement climatisation, isolation de la toiture, des combles, des murs et des parois vitrées.
Sous l’angle écologique, c’est un processus qui consiste à réduire la consommation d’énergie d’un bâtiment en passant de sources moins durables souvent à faible rendement, à des sources plus durables et plus efficaces.
Les logements : gros émetteurs de gaz à effet de serre
Vous en avez probablement fait l’expérience à la maison ou au travail : remplacement des vieilles ampoules par des éclairages LED, mise à niveau de vos appareils électroménagers par des versions plus efficaces, ou installation d’une nouvelle chaudière à gaz au lieu de celle, probablement bruyante et inefficace, que vous avez actuellement. Ces améliorations peuvent être réalisées à plusieurs niveaux, par exemple en modernisant les fenêtres de votre maison pour qu’elles soient plus isolées et en utilisant des vitres à double vitrage voire triple vitrage plutôt qu’à simple vitrage, ou même en rénovant le toit pour y installer des panneaux solaires au lieu de dépendre en permanence de l’électricité conventionnelle du réseau.
Elle vient répondre aux besoins des occupants de l’habitation (par exemple, une meilleure isolation pour une personne âgée ou encore une famille), à la dégradation naturelle des matériaux de construction d’origine, ou encore pour répondre à une exigence de performance plus élevée (en raison du prix de l’énergie ou d’objectifs écologiques).
La performance thermique d’un bâtiment est un facteur clé pour déterminer son efficacité énergétique (donc sa consommation) et son confort. Elle fait référence à sa capacité à contrôler le climat interne par ses différents composants. La performance d’un bâtiment est mesurée à l’aide d’un indice de performance énergétique (IPE), qui indique l’efficacité avec laquelle il utilise l’énergie.
En moyenne sur la France, les logements émettent chaque année 3 150 kg de CO2. En montagne ou dans les régions plus continentales, ces émissions atteignent 4 200 kg. Evidemment, les appartements émettent moins de dioxyde de carbone que des maisons individuelles.
Qu’est-ce qui affecte la performance thermique d’un bâtiment ?
Plusieurs facteurs l’influencent, à commencer par son type de construction. L’isolation de l’enveloppe et de la toiture est facteur le plus évident. Après des années d’énergies abondante et peu chère, les différentes crises énergétiques (1973, 1978, 1991) ainsi que la crise écologique et énergétique actuelle, ont provoqué de fortes augmentations des prix de l’énergie entrainant une prise de conscience sur la vigilance à apporter à notre consommation.
A chaque crise, un soin accru a été apporté à l’isolation de ces logements.
Les bâtiments construits dans les années 60 jusqu’au début des années 80, présentent un niveau d’isolation très faible.
Le climat de la région où se situe le bâtiment influence aussi sa performance thermique. Les écarts de températures entre les saisons et entre le jour et la nuit varient fortement selon les régions.
La quantité de soleil (intensité et durée) à laquelle le bâtiment est exposé influencera le mode de gestion thermique. L’orientation de chaque pièce est aussi déterminante. Celles qui sont très ensoleillées devront être traitées différemment, en incluant une fonction de protection solaire pour éviter les surchauffes d’été.
Le type de fenêtres et d’occultations (volets, store extérieur, store intérieur, rideaux, brise soleil orientable (BSO)) installées dans le bâtiment aura également un impact sur ses performances thermiques.
Les avantages à rénover la thermie de votre logement
Une rénovation thermique peut rendre votre maison beaucoup plus confortable à vivre en été comme en hiver. Par exemple, une nouvelle isolation peut vous aider à augmenter la valeur R (résistance thermique) de votre maison de près de 50 %.
Une meilleure isolation peut également contribuer à réduire les polluants de l’air intérieur comme les acariens, les odeurs et les allergènes. Cela peut être particulièrement utile pour les personnes souffrant d’allergies.
Vous bénéficierez également d’une réduction du bruit grâce à l’isolation phonique des nouveaux matériaux.
Vous pouvez aussi réduire vos dépenses énergétiques de 30% selon de type de travaux entrepris.
Le chauffage représente plus de 50 % de votre facture d’énergie. Mais s’il n’est pas efficace vous pourriez constater une surconsommation. Une rénovation thermique peut vous aidez à réduire de 15 à 30 % la quantité de combustible utilisée pour chauffer votre maison.
Enfin, une rénovation thermique peut réduire le risque d’incendie par l’utilisation de matériaux modernes.
Une rénovation thermique augmentera ainsi la valeur de votre maison ou de votre appartement. Certaines études estiment à près de 10 % l’augmentation de la valeur d’un bien. Les nouvelles règlementations sur la vente ou la location de logements classés F ou G après leur Diagnostic de Performance Energétique (DPE) créent un écart d’attractivité et de prix entre les passoires thermiques et les biens performants thermiquement.
De réels gains financiers à la rénovation thermique des bâtiments
En moyenne, un ménage consacrera 16.3 % de son budget pour son logement, dont les deux tiers pour le chauffage. Un foyer allouera donc environ 11 % de son budget total à son chauffage.
La dépense moyenne pour le chauffage en France en 2013 était de 1660 €. Ce chiffre est aujourd’hui dépassé. En effet, entre décembre 2020 et octobre 2022, les prix à la consommation du gaz, du carburant et dans une moindre mesure de l’électricité ont augmenté respectivement de 41 %, 21 % et 3 %. (source: INSEE)
Le coût d’une rénovation thermique dépend de nombreux facteurs, notamment de la taille et de l’emplacement de la maison ou de l’appartement, l’exposition des pièces, du nombre d’étage, du niveau d’isolation souhaité et du type de matériaux utilisés.
Le budget alloué aux travaux d’économie d’énergie varie sensiblement en fonction du type de travaux réalisés. La fourchette peut aller de 1000€ (pour le remplacement d’une fenêtre simple vantail en PVC par exemple) à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour une rénovation complète du bâtiment.
Selon une enquête de 2016, les ménages français ont dépensé en moyenne pour ce type de projet 6700€ TTC.
Le budget pour une rénovation thermique efficace, qui peut donc être important, doit être considéré comme un investissement puisqu’elle permettra de réduire votre consommation énergétique sur plusieurs dizaines d’années et aussi d’augmenter la valeur de revente de votre bien.