Le gouvernement a assoupli les règles d’obtention de MaPrimRénov’ jusqu’à fin 2024. C’est le moment d’en profiter !
La prime est maintenant accessible à tous les travaux d’isolation thermique, même « monogeste » (un seul « travaux »). Tous les logements sont éligibles quelque soit leur classement DPE avant travaux. Les travaux peuvent être confiés à une entreprise non encore certifiée RGE.
Seul, mais gros, bémol : le budget alloué pour 2024 est réduite de 25% … dans le contexte budgétaire actuel, pas sûr que cette enveloppe augmente à nouveau en 2025 !
Une Prime simplifiée
Face à l’effondrement des demandes de MaPrimRénov’ sur les premiers mois de 2024, le gouvernement a revu ses modalités, avec un objectif de simplification.
En effet, la principale raison de la panne observée depuis janvier dans le déploiement de ce dispositif est clairement sa complexité administrative. Certains de ses aspects agissaient, aux yeux des professionnels et des propriétaires, comme de réels freins.
Le décret paru le 22 mars 2024 confirme les annonces effectuées mi-février par les ministres du logement (Guillaume Kasbarian) et de la transition écologique (Christophe Béchu). En assouplissant certaines contraintes, il a élargi le nombre de logements et de travaux éligibles à MaPrimRénov’.
Principaux changements annoncés par le décret de simplification publié le 22 mars 2024
- Eligibilité des rénovations thermiques monotravaux (jusqu’au 31 décembre 2024)
- Suppression de l’obligation de réaliser un DPE avant travaux, pour les rénovations monogeste
- Suppression de la nécessité de faire réaliser les travaux par une entreprise labellisée RGE
- Suppression de l’obligation d’accompagnement du propriétaire par un Accompagnateur Rénov’
Un propriétaire peut ainsi bénéficier de MaPrimRénov’ pour le changement d’une seule fenêtre, de sa porte d’entrée, pour l’isolation thermique d’un mur, ou le changement d’une chaudière ou d’un chauffe-eau.
Evidemment, il faut que les équipement installés affichent des performances thermiques élevées. Par exemple, une fenêtre devra être équipée de double-vitrage et atteindre un Uw (coefficient d’isolation thermique) inférieur à 1.7 W/m².K.
En revanche, cette bonne nouvelle est atténuée par la forte réduction du budget alloué par l’Etat à ce dispositif. Il passe de 3 milliards € au lieu des 4 milliards inscrits au budget. Cette coupe assez radicale (-25%) illustre la difficulté (et les hésitations) pour le gouvernement à concilier un soutien financier concret à la rénovation thermique des bâtiments et la réalité budgétaire. L’ampleur de soutien financier public à la rénovation thermique des logements pour 2025 et les années suivantes est donc très incertain…
Au-delà du budget global, la simplification et l’ouverture aux travaux monogeste (affichant donc un coût global moindre) vont permettre de doubler le nombre de logements accompagnés. Celui-ci passera ainsi à 140000 contre 70000 en 2023.
Depuis son lancement en 2020, MaPrimRénov’ a permis de rénover 2 millions logements, pour en améliorer l’isolation thermique.
Parmi les différentes mesures qu’il instaure, le décret du 22 mars 2024 allège la contrainte de recourir à une entreprise labélisée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Cette évolution est plus discutable.
En effet, ce label, créé en 2011, a instauré un contrôle de la qualité du travail effectué par les entreprises. Celui-ci consiste en un examen de pièces contractuelles liant le professionnel et son client, mais aussi en un contrôle des chantiers réalisés. Cette vérification sur le terrain permet de vérifier le niveau de compétence du professionnel.
Certes, la labélisation RGE intègre des démarches administratives un peu lourdes (classique en France …). Mais elle a permis d’identifier des entreprises et des artisans offrant un bon standard de qualité de travail. C’est donc un moyen efficace d’élever le niveau de service apporté par les entreprises du bâtiment.
Aussi, il serait peut-être préférable de simplifier le traitement administratif de cette labélisation, plutôt que d’y renoncer. Le bâtiment en France fait l’objet de critiques liées à un défaut de qualité d’une ultraminorité de professionnels. Cela nuit à l’image de l’ensemble des entreprises. Il est donc dommage de niveler par le bas en enlevant un critère de sélection par la compétence. Dommage !